Les premières contributions au présent fascicule étaient à peine réunies que la nouvelle nous parvenait de la disparition de William Marçais. Ainsi, après R. Montagne, J. Sauvaget, A. Basset,
E. Levi-Provençal, J. Cantineau, un autre des grands et trop rares connaisseurs français de l’Islam s’éteignait, laissant, malgré un labeur d’une longue vie, une oeuvre inachevée, et qu’on aurait voulu prolonger.
Pour nous, de Tunisie, la perte était plus lourde et de plus grande signification. La terre d’Islam, vers laquelle s’était portée non pas seulement l’attention, mais l’amitié du maître, n’était-ce-pas, d’abord,
la Tunisie. Le nom de Takrouna ne peut pas ne pas symboliser cette savante auscultation d’un peuple, de sa langue, de ses traditions, à laquelle, depuis la petite maison de l’acropole, un ABDERRAHMAN
Guiga a prêté l’amicale, collaboration que l’on sait. D’autres amis tunisiens diront (et l’un d’eux le fait ici même) à quel point William Marçais, ses enfants, Georges Marçais son frère, avaient été
adoptés par la terre tunisienne. Faut-il rappeler que William Marçais a été d’autre part le fondateur
de cet Institut des Hautes Eludes de Tunis, dont les Cahiers de Tunisie ne sont qu’une des expressions scientifiques. Comment aurions- nous tu notre peine ? Comment aurions-nous pu retenir notre hommage ?
Le 15 décembre 1956, au cours d'une cérémonie de rentrée, auxquels d’aucuns n’avaient pas cru mais qui fut le très exact symbole de cette coopération intellectuelle dont est faite la vie même de l’Institut
des Hautes Etudes, les plus hautes autorités tunisiennes et françaises, sous la présidence effective du Président du Conseil du Gouvernement tunisien, ont rendu devant un abondant auditoire l’hommage qui se devait à l’ami, au savant, au professeur : les allocutions prononcées à cette occasion nous ont semblé, de telle tenue et de telle portée, que nous nous sommes fait un devoir d’en transcrire l’essentiel.
Au souvenir de son fondateur, l’Institut des Hautes Etudes de Tunis, qui se voudrait fidèle à son message de haute intell'actualité et de recherche fervente, offre en outre les quelques études qu’on lira
dans le présent fascicule. Travaux d’érudition épigraphiques, observations linguistiques, notes de culture populaire y forment une gerbe trop modeste. Mais mieux que d’écrits, c’est d’une promesse que
nous voudrions assortir cet hommage : la promesse que, dans ce qui fut sa maison, des élèves, qu’il n’aura pas connus, viendront plus nombreux que jamais, non seulement conquérir leurs grades, mais
encore fonder sur des bases solides cette recherche en esprit scientifique sans laquelle ü n’est pas d’Université digne de ce nom. Ainsi passera, dans l’Université tunisienne, la flamme d’un William Marçais
Hommage à William Marçais
Introduction........................................................................................................................ 431
Allocution de William Marçais (15 décembre 1945)............................................ 433
Allocution de Si Hasan Husni Abdul - Wahab ...................................................... 439
Allocution de M. Marcel Bataillon .............................................................................. 446
Allocution de M. Alfred Merlin .................................................................................... 448
ETUDES
Marie-Madeleine Viré : Inscriptions arabes des stèles funéraires du
Musée de Sousse............................................................................................................ 450
Hadi-Roger Idris : Le crépuscule de. l’école malikite kairouanaise.................. 494
Hadi-Roger Idris : Une des phases de la lutte du malikisme contre le
Srisme sous les Zirides................................................................................................. 508
Lucienne Saada : Introduction à l’étude du parler arabe des Juifs de
Sousse............................................................................................................................... 518
NOTES ET DOCUMENTS
Jacques Berque : Le comédien et les fellahs......................................................... 533
CHRONIQUES
Chronique bibliographique : Préhistoire de l’Afrique du Nord (E.G.
Gobert ) . — Sociétés moghrébines (J . Celerier ). — Poème de la
médecine d'Avicenne (A.M. Goichon ). — Les potiers de Nabeul
(L. Golvin ) . — Villageois du désert (P. Marthelot ). — Poussées
urbaines (P.M.). — Les secrétariats sociaux au travail : études et
informations (P.M.). — La colonisation, ce grand labeur (P.M.). —
Méditerranée Orientale et Moyen-Orient (P.M.). — L’avenir économique
de la Syrie ( G . Destanne de Bernis ). — Un utile instrument
de travail : l’atlas économique de J. Humlun (P.M.). —
Contacts de civilisations aux Antilles (L.T. Achille ) .......................................... 557
Recherches en cours' : (C. de T.).............................................................................. 614
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