Ce travail consacré à l’agriculture tunisienne, contribution de géographe, analyse la situation dans les différents secteurs de l’agriculture tunisienne dans une perspective d’évolution et
avec le souci d’évoquer les problèmes qui se posent à chaque
secteur. L ’agriculture tunisienne a fait des progrès indéniables depuis l’Indépendance. L ’arboriculture sèche, oliviers et amandiers, en particulier, a connu une extension spectaculaire dans toutes les régions du pays et, en particulier, dans le Centre et le Sud : dans les gouvernorats de Sidi Bou Zid, de Gafsa, de Médenine et de Gabès 65,4% des oliviers sont jeunes ou très jeunes (0 à 45 ans). Dans l’arrière-pays de Sfax, plus de 4 millions de pieds d’amandiers ont été plantés, depuis l’Indépendance. Les régions telliennes qui étaient vouées presqu’exclusivement aux « grandes cultures » (céréales, fourrages, légumineuses) ont, elles aussi,
diversifié leurs systèmes de culture en développant, outre les cultures industrielles (betterave, tournesol), le maraîchage et l’arboriculture : le Tell qui n’avait en 1956 que 30,7% des effectifs d’oliviers en a, en 1980, près de 38%. La Tunisie indépendante a fait aussi des efforts considérables pour mobiliser ses ressources en eau : une dizaine de grands barrages ont été construits et trois autres sont en voie d’achèvement; plus de vingt petits barrages ont été édifiés, autant de lacs collinaires ont été aménagés, quelque 820 forages ont été exécutés, plus de 10.000 puits de surface ont été creusés. Ces efforts ont permis d’étendie les cultures irriguées et d’intensifier les systèmes de production agricole sur une superficie de près de 200.000 hectares, fournissant ainsi plus de 20% de la production agricole, totale. Ces progrès ne doivent pas,
cependant, nous masquer le grave problème du déficit alimentaire qui se pose à la Tunisie. Notre pays a importé en 1981 plus de 8 millions de quintaux de céréales (près du. tiers de sa consommation annuelle) —
alors que, dans le passé, il faisait figure de « grenier » à blé — 191.000 tonnes de sucre, 65.000 tonnes d’huile de soja, et d’importantes quantités de lait et de produits laitiers, de viande,
de fruits, etc.,. Avec l’accroissement démographique et celui de la consommation, le déficit alimentaire ne cesse de s’aggraver accentuant le déséquilibre de notre balance commerciale et de notre balance
des paiements. A travers les pages qui suivent, nous avons essayé de décrire la situation qui prévaut dans chacun des secteurs et de signaler les carences tout en suggérant des solutions.
Malgré les apparences, l’agriculture tunisienne évolue rapidement, les chiffres sont vite dépassés et notre travail ne peut que fixer l’image d’un moment de révolution qu’a connue l’agriculture tunisienne depuis quelques décennies.
INTRODUCTION ......................................................................................... 9
Chapitre I. L ’ inégale vocation agricole
des grands ensembles orographiques ...............................................11
Chapitre II. L ’évolution des paysages ................................................ 35
Chapitre III. Les structures agraires .................................................... 59
Chapitre IV . Les cultures annuelles ................................................. 109
Chapitre V. L ’arboriculture .................................................................. 193
Chapitre VI. L ’élevage .......................................................................... 283
Chapitre VII. L ’emploi agricole et les structures de financement
et d’assistance de l’agriculture ........................................................... 329
Chapitre VIII. Les grands problèmes
de l’agriculture tunisienne.................................................................... 357
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................... 383
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